Bien sûr les autorités ont ouvert d’autres camps dans toutes les régions de France, mais ce qu’il ne faut pas oublier c’est la forte densité d’artistes et d’intellectuels présents dans le sud dés les années 30.

Fuyant le nazisme, ils s’étaient réfugiés là jusqu’à ce que le destin les rattrape. Ce camp, que le sous-préfet d’Aix appelait en 41  » Le Montmartre des Milles », a détenu un bon nombre de peintres, d’écrivains, de sculpteurs, d’architectes, de musiciens encouragés à exercer leur art par le directeur même du lieu.

Les immenses fours voûtés qui avaient permis de cuire briques et tuiles, se transformèrent alors en salon littéraire, théâtre et salle de concerts de fortune….

Nous pouvons, du reste, lire encore aujourd’hui l’inscription  » Die Katakombe » nom d’un cabaret berlinois d’avant guerre.

Ce camp n’était pas seulement un lieu de mort. On survivait, et ce, grâce à l’Art.

N’oublions pas que Max Ernst y fût interné, Hans Bellmer, Ferdinand Springer également…

N’est-ce pas l’absurde, l’humour et l’influence grandissante des surréalistes qui donnèrent à ces hommes la force de se battre malgré tout?

Aujourd’hui encore, une équipe d’archéologues continue de mettre à jour des traces de l’histoire du camp, comme des fresques découvertes dans l’ancien réfectoire des gardiens.

Le camp n’a donc pas fini de nous livrer ses mystères….nous allons tenter d’en percer quelque uns et vous invitons à nous suivre dans cette aventure….

KL

Crédits photos : Jacky Nevers