Née en Bretagne en 1950 et peintre de vocation, Frédérique EVENOU, lauréate du Concours général en arts plastique à 16 ans, doit pourtant renoncer aux Beaux-arts faute d’autorisation paternelle. Elle cultivera son intérêt pour les choses humaines par l’étude de la philosophie ainsi que la psychologie clinique, exerçant comme professeur agrégée à partir de 1972 pour gagner sa vie. Tout en continuant à peindre occasionnellement, elle découvre en 1976 la photographie argentique, qu’elle pratique alors avec passion, de la prise de vue au tirage. Après le vol de son laboratoire et de ses boitiers commence une longue période sans photo qui s’achève en 2011 où elle retrouve l’inspiration initiale en ne demandant pas aux boitiers numériques davantage qu’à l’argentique, car l’essentiel se trouve dans l’œil du photographe et dans l’optique de l’appareil, tout l’art étant d’accorder les deux. Ne quittant plus désormais son appendice technologique, elle le met au service d’un regard libéré des conventions et des usages qui révèle avec discrétion la beauté des hommes et des choses sans les distraire de leur singularité. Ces travaux ont été jusqu’à présent publiés uniquement sur internet, et à plusieurs reprises primés au sein de « groupes Facebook » de photographes, dont le plus important se nomme « Minimal art photography ».

L’exposition « Impromptus » offre un échantillon représentatif de ce style que l’on peut qualifier de dépouillé ou de minimaliste. Que ce soit au fil des rues ou en intérieur, l’objectif se contente d’accueillir la richesse de ce qui s’offre au regard par la seule vertu de la lumière, sans opinion préconçue sur ce qui est important et ce qui ne l’est pas. C’est pourquoi, tels des impromptus, les photographies de Frédérique Evenou sont dépourvues d’intention préalable ou de volonté de transmettre un quelconque message : il s’agit plutôt de libérer l’œil des significations et des codes pour le rendre disponible au détail des choses, jusqu’à en faire oublier le nom, processus qui, par delà le minimalisme, conduit parfois aux limites de l’abstraction. Seule importe ici la lumière, matière première de la photographie, qui accentue ou estompe, révèle ou dissimule, et qui, elle-même invisible, rend toute chose visible. Inutile alors de se demander où la photographie a été prise ni quel est le sujet, il suffit de laisser le regard se nourrir des détails et des contrastes de couleurs et de matières, prélevés sur d’improbables supports tels que des portes, des façades ou de banales chaises alignées.

ATTENTION

EXPOSITION Du 10 Juillet AU 3 Aout 

VERNISSAGE Le 12 Juillet à partir de 18H jusqu’à 21H

FE